Délire en chemin.
Un matin sur le chemin parfumé des idées abandonnées, j'ai dévidé le fil fragile des années passées sans souci des pas hésitants, des passants ébahis et des santons sans tain ni raison. De loin, de ta fenêtre où résonnait encore nos désaccords sur des accords de guitare, tu me regardais déambuler, cahin caha, clopin clopant comme un magicien ébouriffé sur la ligne de crête étroite entre le mystère et la déraison.Je ne savais pas ce que j'allais chercher mais j'étais sûr de te le ramener, sûrement dans une boite à chapeau entouré de l'édition rare d'un journal spécialisé dans la dialectique égocentrique des philosophes post acrimonieux du début d'un siècle oscillant entre plus tard et avant sans que l'on sache vraiment pourquoi. Arrivé dans une clairière gardée pas une cohorte d'esthètes en casquettes et sans boutons dorés, je m'assis sur un banc blanc pour deviser avec une marchande d'idées toute faites sur les bienfaits de l'insolence dans les garden party organisée par les cercles bien-pensants mais néanmoins repentant du quartier septentrional de la ville sans nom sans lumière et sans issue. Je suis reparti rassuré.