Le silence
Je réponds à un exercice proposé par Appoline qui consiste à continuer le texte écrit en italique et en noir.
Durant les jours suivants, elle s'acquitta de ses tâches quotidiennes à la façon d'une somnambule. Le silence dans la maison où se pressaient les souvenirs, se révélait insoutenable. Pourtant elle savait. Elle l'avait rencontré il y a un peu plus de trois mois. C'était le contrat, l'accord, le pacte: trois mois. C'était à "la boite à musique" pas très loin de chez elle, il y jouait, elle était installée à la première table devant la scène. Après son set il est venu s'asseoir à sa table. Beau, séduisant, terriblement séduisant, envoûtant. Comme sa musique comme ses chansons. Son regard ! Sombre et profond. Son regard qui emmène loin, qui fait frémir, frissonner. Ils ont parlé longuement. Se sont frôlés, touchés, embrassés. Oui je suis seule, oui j'ai un piano. Trois mois et je m'en vais. Je ne peux pas rester plus longtemps, je ne veux pas. Je viens chez toi trois mois et je disparais à jamais. D'accord a-t-elle dit.
Trois mois de musique, douce, folle, de sons qui occupent l'espace, l'esprit, des mélodies sensuelles, danser, s'enivrer de piano et d'amour ! L'amour, le sexe, la fusion des corps sans entrave sans limite, dans l'espace intégral de la maison. Des soupirs, des gémissements, des cris !
Les sons de la musique et de l'amour pendant trois mois puis...plus rien. Ce silence plus que cette absence, cette absence et ce silence. Comme un vertige, comme une migraine, comme le vide absolu. Le silence comme une négation, comme une douleur, comme une torture. Le silence, une impasse, un mur infranchissable.